Perspectives panafricaines sur l’histoire des modernités artistiques

Séminaire hebdomadaire organisé par Maureen Murphy (U-Paris1) et Nadine Atallah (EESAB, InVisu CNRS/INHA)

avec le soutien de l’HiCSA et du laboratoire InVisu

INHA, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne 75002 Paris

15 septembre – 15 décembre 2023

les vendredis de 9h à 11h
séminaire tous publics et étudiants de Master 1 et Master 2

Si la scène de l’art contemporain en Afrique est relativement bien connue, l’émergence d’un art dit « moderne » reste à étudier, en particulier lorsqu’il s’agit d’en dater les prémices, d’en définir les origines et la nature : ce séminaire vise à interroger les racines des modernités artistiques dans une perspective panafricaine, en questionnant aussi bien les pratiques des artistes que l’histoire des institutions (création de musées et d’ateliers).

Avec une attention particulière aux périodes coloniales et postcoloniales, resituées dans un temps historique plus long, il s’agira d’examiner de possibles généalogies et enracinements endogènes comme exogènes des modernités artistiques en Afrique.

Transnational et transhistorique, ce séminaire questionnera les chronologies, les innovations, les discontinuités dans une optique mondialisée, en prenant en compte aussi bien les scènes en Égypte, au Maroc, au Sénégal, à Madagascar, que les interactions et les mobilités supranationales. Les problématiques méthodologiques liées à la constitution des corpus, à l’identification et à l’accès aux sources et aux œuvres sur des terrains qui demeurent encore peu étudiés par l’histoire de l’art seront abordées.

 

15 septembre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

 Introduction. État de l’art

#1

22 septembre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

Penser et produire une exposition d’art contemporain pour parler d’histoire à Tunis aujourd’hui « Le Cheveu de Muʿawiya » au 32Bis
Nadine Atallah, EESAB / InVisu (CNRS INHA)

« S’il n’y avait entre moi et mes sujets qu’un cheveu, je le relâcherais quand ils le tirent, et le tendrais quand ils le laissent aller ». La tradition prête cette sentence au calife Mu’awiya, acteur majeur de la première Fitna, période de guerres successives dont il sortit vainqueur en 661. Éloge de l’équilibre fluctuant, la métaphore suggère que la stabilité n’est pas un horizon de sortie de crise. Dès lors, comment organiser ces forces en action ? Que se passerait-il si le cheveu venait à se rompre ?

L’exposition Le Cheveu de Mu’awiya s’intéresse à la façon dont nous donnons du sens aux périodes de tumulte. Elle puise pour cela dans les imaginaires liés au mot arabe fitna qui désigne traditionnellement les crises politiques de l’Islam des origines. Les significations complexes de fitna renvoient aussi bien au trouble amoureux qu’à celui du corps social. À travers cette analogie, l’exposition appelle à embrasser les expressions désordonnées de la liberté.

> en savoir plus sur l’exposition (et en images)

#2

32 BIS, rue Ben Ghedhahem
1000 Tunis, Tunisie

29 septembre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

Titre de la séance à venir
Sarah Frioux, responsable des archives au musée du quai Branly

 

#3

6 octobre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

De la fabrication du « primitivisme » dans les avant-gardes. Les réponses artistiques des marges
Nadia Radwan (université de Berne)

Cette intervention aborde les questions liées au « primitivisme », sa réception et son interprétation chez les artistes modernes en dehors de l’Occident et veut faire le lien entre les modernités et des exemples récents sur la scène contemporaine et dans les institutions de l’art contemporain (par exemple, lors de la dernière Biennale de Venise) qui réévaluent l’histoire coloniale ou abordent les problèmes de genre, raciaux etc. à travers une esthétique qui se réfère au « primitif » tel que pensé par les avant-gardes européennes.

#4

13 octobre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

L’art contemporain du « Global South ». À propos de la Biennale « Thinking Historically in the Present », Okwui Enwezor et Hoor Al Kasimi Sharjah, 2023
Maureen Murphy (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

#5

20 octobre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

Corps, nudités et représentations en Égypte, 1860-2014
Florie Bavard (université Paris Cité)

#6

27 octobre 2023

INHA, salle Fabri de Pereisc

Indépendance et enseignement artistique à Madagascar : les ateliers d’arts appliqués Malagasy (1956–1972)
 Pauline Monginot (IHMC)

On présentera les ateliers d’arts appliqués « malagasy », ouverts en 1956, et dont on perd la trace en 1972. L’analyse de leur fonctionnement permettra de comprendre en quoi ils sont – ou ne sont pas ? – les héritiers des écoles d’art de la période coloniale. En prenant le temps de comprendre la nature de l’enseignement au sein de ces ateliers, c’est toute la politique culturelle de la Première République de Tsiranana qui se révèle. Aussi, ces ateliers sont à resituer dans une réalité complexe où s’enchevêtrent enjeux nationaux et internationaux. Cette intervention sera l’occasion d’interroger dans une approche multi-scalaire la place des ateliers sur la scène contemporaine malgache (articulation avec le marché de l’art, parallèle avec les carrières d’artistes de la même époque indépendants de la structure) autant que de réfléchir à leur position au-delà des frontières de l’île en adoptant pour cela une perspective panafricaine.

#7

10 novembre 2023

INHA, salle Mariette

La formation artistique en Éthiopie (1889-1974) / La construction d’une image panafricaine de l’Éthiopie (1959-1974)
Lola Mirti (EHESS)

Cette communication propose d’aborder le projet panafricain et politique de l’empereur Haile Selassier Ier, « roi des rois » d’Éthiopie de 1930 à 1936, puis de 1941 à 1974. Nous reviendrons sur la genèse de l’Organisation de l’unité africaine (O. U. A.), une organisation inter-étatique établie à Addis-Abeba en 1963, et verrons comment les arts ont été mobilisés dans ce vaste projet. Cela nous donnera l’occasion de nous attarder sur un artiste en particulier, le peintre « world laureate » Afewerk Tekle (1932-2012).

#8

24 novembre 2023

INHA, salle Mariette

« Et les artistes vont sortir du ghetto… » Négocier ou dépasser les récits de la modernité depuis l’indépendance algérienne ?
Émilie Goudal (Centre Norbert Elias, CNRS/EHESS)

On présentera une étude croisée des négociations de la problématique d’inclusion des artistes algériens à l’histoire de l’art moderne, dans le sillage des Indépendances. Cette présentation s’articulera autour d’une lecture croisée des discours critiques formulés par Jean Sénac, Jean de Maisonseul, M’hamed Issiakhem et Mohamed Khadda, au miroir du mouvement panafricain.

#9

1er décembre 2023

En visioconférence (lien Zoom à venir)

Vision comparative du panafricanisme chez Kwame Nkrumah (Ghana) et L. S. Senghor (Sénégal) au moment des Indépendances
Magali Ohouens (HiCSA, Paris 1)

#10

8 décembre 2023

INHA, salle Mariette

 L’action culturelle de l’artiste malgache Victoire Ravelonanosy à Tunis (1946-1966)
Alain Messaoudi (université de Nantes) et Lydia Haddag (InVisu, U-Paris1)

Formée à différentes techniques, Victoire Ravelonanosy fonde à Tunis une « Association des artistes peintres et amateurs d’art de la Tunisie » qui organise plusieurs expositions collectives qui permettent de présenter des œuvres d’artistes étrangers, via des réseaux diplomatiques.

#11

15 décembre 2023

INHA, salle Vasari

Journée d’étude organisée par Maureen Murphy et Magali Ohouens

« Questionner l’héritage colonial : l’art contemporain au prisme des enjeux de mémoire »

> programme PDF

 

#12

Roméo Mivekannin, Régiment de tirailleurs au poste d’Ait-Frah, 2021. Galerie Cécile Fakhoury.

Bibliographie

Bertrand Romain, « Politiques du moment colonial. Historicités indigènes et rapports vernaculaires au politique en “situation coloniale” », Questions de recherche, no 26, octobre 2008, p. 1‑49.

Boukari-Yabara Amzat, Africa Unite! Une histoire du panafricanisme, Paris, La Découverte, 2014.

Enwezor Okwui (dir.), The Short Century : Independence and Liberation Movements in Africa, 1945 – 1994 [Le siècle court : indépendance et mouvements de libération en Afrique, 1945-1994], catalogue de l’exposition (Munich, Museum Villa Stuck, 2001), Munich ; New York : Prestel, 2001.

Kouoh Koyo, Nzewi Ugochukwu-Smooth C., Barois de Caevel Éva et Hayabashi Ebbesen Mika (dirs.), De l’histoire de l’art en Afrique, Dakar ; Berlin : RAW Material Company ; Motto Books, 2020.

Lenssen Anneka, Rogers Sarah et Shabout Nada (dirs.), Modern Art in the Arab World : Primary Documents [L’art moderne dans le monde arabe : documents primaires], New York : The Museum of Modern Art, 2018.

Macel Christine (dir.), L’art à l’ère de la globalisation : modernités et décentrement, Paris : Éditions du Centre Pompidou, 2022.

Meier Sandy Prita et Montin Isabelle, « Malaise dans l’authenticité. Écrire les histoires “africaines” et “moyen-orientales” de l’art moderniste », Multitudes, vol. 53, no 2, 2013, Association Multitudes, titre du fascicule : Histoires afropolitaines de l’art, p. 77‑96.

Maureen Murphy L’Art de la décolonisation. Paris-Dakar, 1950-1970, Dijon, Les Presses du réel, 2022.

Okeke-Agulu Chika, Postcolonial Modernism : Art and Decolonization in Twentieth-Century Nigeria, Durham : Duke University Press, 2015.

Özpınar Ceren et Kelly Mary, Under the Skin : Feminist Art and Art Histories from the Middle East and North Africa Today [Sous la peau : art féministe et histoires féministes de l’art au Moyen-Orient et en Afrique du Nord aujourd’hui], Oxford : Oxford University Press, 2020 (Proceedings of the British Academy).

Radwan Nadia, Les modernes d’Égypte : une renaissance des beaux-arts et des arts appliqués (1908-1938), Berne : Peter Lang, 2017.

Senghor et les arts. Réinventer l’universel. Catalogue d’exposition, musée du quai Branly-Jacques Chirac, 2023.

       

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