#4 Tatouter, incorporer

Horaire exceptionnel : 10h-12h30

Informations pratiques

Jeudi 31 mars 2022 – Exceptionnellement de 10h à 12h30

Du tatouage: autour de l’exposition « British Art Tattoo Revealed »
Matt Lodder, University of Essex

Dans son intervention, Matt Lodder reviendra sur l’exposition dont il a récemment été le commissaire, « Tattoo : British Tattoo Art Revealed », en s’intéressant particulièrement aux relations complexes entre l’image tatouée, le corps humain et le musée. Rassemblant photographies, dessins, peintures, estampes, sculptures et instruments de tatoueurs, et plusieurs peaux humaines tatouées qui ont été préservées, l’exposition interrogeait par l’image l’histoire du tatouage britannique et son absence des collections patrimoniales institutionnelles. L’exposition défendait l’idée que l’histoire du tatouage, sans doute la plus intime des formes d’art, permet de déplier, lorsqu’on le comprend comme une pratique gestuelle de fabrication d’images, une histoire de l’art et une histoire culturelle plus larges, regardant vers les questions de classes, de genres, mais aussi vers l’empire, l’anxiété, le nationalisme, la politique, la religion, etc.

Tattoo: British Tattoo Art Revealed

In this presentation, Matt will discuss his recent exhibition « Tattoo: British Tattoo Art Revealed, » with a particular focus on the complex inter-relationships between the tattooed image, the human body, and the museum. Spanning 400 years from the 17th century to the present day, through curatorial engagement with objects including photographs; drawings; paintings; prints; commissioned sculpture; tattoo tools; and several pieces of preserved human skin, the exhibition interrogated the image history of British tattooing and its absences from institutional collections.  As the most intimate of all art forms, the exhibition argues that when understood as a gestural, image-making practice, the history of tattooing becomes a proxy through which broader art and cultural histories of Britain can be read, with insights into class, gender, empire, anxiety, nationalism, politics, religion and more.

The ‘100 Hands’, cent bras en silicone tatoués par cent des principaux tatoueurs du Royaume-Uni. Pièce créée sous la houlette d’Alice Snape, présentée dans le cadre de l’exposition itinérante Tattoo: British Tattoo Art Revealed (2017-), commissaire Matt Lodder.

 

Frapper des images. Geste rituel, technique et figuration en Océanie
Sébastien Galliot, CNRS

La technique de tatouage par percussion perpendiculaire posée avec percuteur, dite « au peigne », est présente dans toute l’aire linguistique austronésienne comprise entre Bornéo et l’île de Pâques. Son apprentissage est extrêmement difficile en raison des postures de travail et des gestes qu’elle nécessite, mais également car les praticiens contemporains posent un certain nombre de conditions à la divulgation de leurs secrets professionnels. Par ailleurs, cette technique est au service de compositions graphiques très diversifiées qui rendent parfois vaine toute tentative de décryptage et de compréhension éventuelle d’un objectif commun. Plutôt que de montrer comment la diversité culturelle austronésienne s’exprime dans l’iconographie vernaculaire, et si l’on admet que le geste et les chaînes opératoires de l’art ont un rôle à jouer dans la réception d’une œuvre, nous nous appuierons sur le tatouage austronésien pour susciter une réflexion sur le statut ontologique des images tatouées.

Séance de tatouage féminin (tatoueur : Peni Tuifa’asisina), Point Chevalier, Nouvelle Zélande, 2007. Photographie Sébastien Galliot.

       

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