LA SÉANCE DU 3 JUIN EST ANNULÉE

ELLE SERA REPROGRAMMÉE DÈS QUE POSSIBLE…

L’objet comme archive du geste : images, textes, textiles et savoirs incarnés
Ariane Fennetaux, Université de Paris

On s’intéressera à une série de robes de chambre en indienne réalisées sur la côte de Coromandel vers 1700 pour le marché Européen. Au nombre de quatre, elles ont la particularité de tirer leur inspiration d’un motif japonais traditionnel appelé shôchikubai. À partir d’une lecture rapprochée de ces pièces aujourd’hui dispersées dans plusieurs collections textiles de par le monde, il s’agira de comprendre l’histoire du motif et de sa circulation depuis le Japon jusqu’à l’Inde en passant par l’Europe. Par-delà l’étude du motif lui-même, on entend faire les archives du geste des artisans les ayant réalisés. C’est à partir de la lecture des traces matérielles portées par les objets que l’on peut comprendre non seulement les chaînes opératoires de la production de ces objets mais aussi les processus d’appropriation qu’ils révèlent. Dès lors, se trouve battue en brèche la vision souvent européocentrée qui préside parfois à la compréhension des biens textiles importés par les compagnies des Indes orientales. En donnant la parole aux gestes des artisans, ce sont aussi les savoirs incarnés et leurs enjeux politiques qui sont mis en avant.

Robe de chambre, c. 1700, coton teint et peint en Inde. Fries Museum, Leeuwarden inv. T. 2016-038

Fabrique, sens et matérialité de l’estampe habillée en Europe, 1750-1820 / Serena Dyer, De Montfort University

Désignées alternativement comme estampes ornées, estampes modifiées et estampes décorées, les estampes habillées furent produites en découpant et en ôtant des portions d’estampes, avant qu’y soient attachés, au revers, des morceaux de textile. Collés ensemble, le tissu et l’estampe s’y disputent la primauté de l’un sur l’autre, et font fusionner le travail de composition de l’artiste ou du graveur avec la texture et la couleur amenés par l’habilleur. Cette présentation explorera comment une telle transformation symbiotique du papier et du textile, de l’estampe et du vêtement relève d’une pratique artisanale mêlant à la familiarité du procédé le langage visuel de l’estampe et les règles et coutumes de la mode.

The Making, Meaning and Materiality of the Dressed Print in Europe, 1750-1820

Variably referred to as adorned prints, modified prints and decorated prints, dressed prints were the product of cutting out and removing portions of purchased engravings, before attaching pieces of fabric to the reverse. Pasted together, fabric and print jostle for primacy within each dressed image, and merge the compositional work of the artist, engraver or etcher with the texture and colour injected by the dresser.
This talk explores how this symbiotic transfiguration of paper and textile, print and garment functioned as a craft practice which bridged familiarity with the visual language of print and the sartorial rules and customs of dress.

Anna Magdelena Braun, Trachtenbuch, 1773, watercolour and silk on paper, Germanishes Nationalmuseum.

Informations pratiques

Jeudi 3 juin 2021 de 11 h à 13 h

  • en ligne
  • Séance reportée à une date ultérieure en juin

       

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