Séminaire commun Histara-EPHE-PSL / InVisu (CNRS-INHA)

Séances mensuelles les jeudis de 14h à 16h

Les territoires croisés de l’architecture et de l’archéologie

Restituer sites et architectures en Europe et dans les mondes extra-européens (XVIIe-XXIe siècles)

Sous la direction scientifique d’Emilie d’Orgeix (Histara, EPHE-PSL) et de Claudine Piaton (InVisu, CNRS-INHA)

Comité scientifique : Manuel Charpy (InVisu, CNRS-INHA), Sabine Frommel (EPHE-PSL), Jean-Olivier Guilhot (MdC), Jean-Michel Mouton (EPHE-PSL)

Lieu : INHA, galerie Colbert, salle André Chastel
2 rue Vivienne, 75002 Paris

Durant les dernières décennies, les recherches croisant histoire de l’architecture et histoire de l’archéologie ont suscité un important renouvellement historiographique tant en France qu’à l’étranger. Inventaires et enquêtes ont notamment permis de dresser une première cartographie des collections archéologiques constituées, depuis l’époque moderne, par des architectes et ingénieurs « archéologues » -soulignant au passage la diversité de leurs statuts et fonctions- qu’elles proviennent d’Europe ou de territoires extra-européens dans le cadre d’explorations scientifiques et d’entreprises coloniales. Le développement de l’histoire matérielle et de l’histoire spatiale, en particulier, a permis d’approfondir la connaissance tant de leurs profils que des institutions, établissements d’enseignement et sociétés savantes dans lesquelles ils ont évolués. Il est ainsi désormais possible d’envisager l’étude des relations entre histoires de l’archéologie et histoire de l’architecture aussi bien du point de vue des acteurs et des réseaux que des pratiques, manuscrites ou éditoriales, de dessin et de relevé dont certaines d’entre elles, telle la photographie dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont fait l’objet d’études spécifiques.

Ce séminaire commun, établi entre l’École pratique des hautes études / PSL Université et le laboratoire InVisu (CNRS / INHA), a pour ambition de poursuivre ces réflexions en adoptant une focale centrée les processus de restitution archéologique de l’architecture monumentale et des espaces urbains, distincts des questions actuelles de restitution des biens culturels. L’enjeu en est d’envisager le terme de restitution tout autant dans sa dimension graphique et textuelle (dessiner, photographier, écrire, ordonner pour redonner l’idée d’un site ou d’une architecture…) que dans ses opérations matérielles (vider, transformer, reconstruire pour restituer l’historicité d’un site ou une architecture…).

Suivant ce fil directeur, le séminaire se développera, par réduction d’échelle, du territoire aux espaces intérieurs en croisant études de cas en Europe et dans les espaces extra-européens afin de saisir par quels biais et avec quels outils architectes et ingénieurs, tant civils et militaires, se sont emparés de la notion de restitution, progressivement formalisée depuis le XVIIIe siècle. Il s’agira, d’une part, d’explorer comment l’étude de collections, de productions graphiques (stratigraphie, relevé orthogonal, codes, ombrages…) et d’opérations de collationnement (découpage, cadrage, organisation… ) permet d’éclairer les modalités de restitution archéologique.

Il s’agira, d’autre part, d’explorer la manière dont les différentes opérations de restitution mises en place sur le terrain (expropriation et relocalisation des habitants, engagement et gestion d’ouvriers, démontage, anastylose… ) ont concouru à la production de nouvelles connaissances et de nouvelles formes soutenant, par là-même différents processus d’appropriation, de constructions idéologiques nationales ou impériales et, plus récemment, le développement de politiques touristiques.

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