Jules Bourgoin (1838-1908). L’obsession du trait

Avec la collaboration de Maryse Bideault, Sébastien Chauffour, Élisabeth David, Alain Madeleine-Perdrillat, Estelle Thibault et Mercedes Volait

Né à Joigny (Yonne) le 12 décembre 1838, dans un milieu de petits propriétaires commerçants solidement ancrés tant à Saint-Julien-du-Sault qu’à Fleury-la-Vallée, Jules Bourgoin, ou encore Bourgoin-Esclavy, est admis en novembre 1859 à l’École impériale des beaux-arts et étudie l’architecture dans l’atelier de Simon Claude Constant-Dufeux (1801-1870). Il est probable qu’il a également suivi les cours d’histoire et composition d’ornement dispensés par Victor-Marie Ruprich-Robert (1820-1887) à l’École spéciale de dessin et mathématiques, dite « Petite École ».

Si rien n’est connu des activités de Bourgoin avant 1863, date à laquelle il est envoyé à Alexandrie pour suivre des travaux conduits au consulat général de France, les trois années passées en Égypte (1863-1866) ne sont guère plus documentées, sinon par de nombreux carnets qu’il a couverts de dessins, en Basse-Égypte comme au Caire, mais aussi à Jérusalem, rassemblant les matériaux d’un premier ouvrage, Les Arts arabes, architecture, menuiserie, bronzes, plafonds, revêtements, pavements, vitraux, etc. avec un texte descriptif et explicatif et le trait général de l’art arabe ([1868]-1873). Dès son retour en France, Jules Bourgoin se lance auprès de l’administration dans une quête persistante de subventions et de missions à l’étranger. En fait, seuls deux autres séjours lui seront financés, l’un à Damas en 1874-1875, l’autre au Caire. Ce dernier, de 1880 à 1884, le verra œuvrer entre autres activités à la mise en place de la Mission archéologique française (MAF) créée par Gaston Maspero (1846-1916), dont il sera un temps directeur adjoint, mais aussi au sein du Comité de conservation des monuments de l’art arabe qui se préoccupe de la sauvegarde des monuments du Caire menacés de disparition tant en raison de leur état de délabrement que de la modernisation de la ville.

Chaque mission sera l’occasion d’exercer son talent de dessinateur, reconnu de tous et souvent sollicité. Ainsi se constitue un œuvre dessiné exceptionnel, touchant pour l’essentiel à l’architecture et aux divers arts du monde musulman et qui fournira la matière de deux autres ouvrages, Les Éléments de l’art arabe (1879) et le Précis de l’art arabe ([1889]-1892).

> consulter en ligne

       

INVISU l'Information visuelle et textuelle en histoire de l'art, nouveaux corpus, terrains, outils
CNRS UAR 3103 | INHA Institut national d'histoire de l'art
2 rue Vivienne - 75002 Paris

Contact | Mentions légales | Accessibilité : non conforme