Les femmes, l’art et la nation. Les engagements des artistes plasticiennes d’Égypte au mitan du XXe siècle
Thèse de doctorat de Nadine Atallah, préparée à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Mercedes Volait (INVISU)


Informations pratiques
Date / heure :
vendredi 1er juillet 2022 à 14h
Lieu :
INHA, Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris. Galerie Colbert, salle Jullian (1er étage)
Selon une idée répandue sur la scène artistique et intellectuelle égyptienne, il n’y aurait pas eu de discrimination entre les artistes femmes et hommes dans l’histoire nationale de l’art moderne. Où ces discours prennent-ils racine ? Reflètent-ils une réalité ? Si oui, comme expliquer cette situation, qui va à l’encontre de celle observée dans la majorité des pays du monde ?
Des archives souvent rares collectées en Égypte et ailleurs, des entretiens, une étude quantitative, et l’observation d’œuvres d’art en partie inédites permettent d’esquisser des éléments de réponse à ces questionnements.
C’est dans l’intervalle entre la seconde guerre mondiale et la Révolution nassérienne de 1952, fortement marqué par le nationalisme, qu’émergèrent les premières praticiennes des beaux-arts professionnelles et reconnues comme telles en Égypte. Le mitan du XXème siècle vit aussi l’aboutissement du processus de décolonisation, l’instauration d’institutions gouvernementales dédiées à l’art et à la culture, et une avancée des droits des femmes et de leur visibilité dans l’espace social. Plus qu’une coïncidence chronologique, il existe un faisceau de corrélations entre le développement de l’art moderne, la constitution de l’État-nation indépendant, et la lutte pour l’émancipation des femmes, qui favorisa l’insertion des plasticiennes dans les mondes de l’art égyptiens. Le résultat de cette recherche est le portrait d’une génération d’artistes femmes engagées dans un espace social et culturel restreint par l’urgence de la décolonisation et l’installation de l’autocratie nassérienne. Leurs espoirs et leurs allégeances parfois contradictoires résonnent dans leur œuvre peint.
le JURY
Catherine David, Commissaire indépendante
Alain Messaoudi, Maître de conférences HDR à l’Université de Nantes, pré-rapporteur
Nadia Radwan, Maîtresse de conférences à l’Institut d’histoire de l’art de l’Université de Berne
Julie Verlaine, Maîtresse de conférences HDR à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mercedes Volait, Directrice de recherche au CNRS, Laboratoire InVisu, directrice de thèse
- ainsi que Pénélope Larzillière, Directrice de recherche à l’IRD, pré-rapportrice ne siégeant pas au jury
Mots-clés : Égypte ; Art moderne ; Artistes femmes ; Authenticité ; Nationalisme ; Art et politique ; Inji Efflatoun ; Gazbia Sirry